Banff Mountain Film Festival: ces athlètes de l’extrême qui révolutionnent le film de montagne

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Lola Contessi Stagiaire

Le Banff Mountain Film Festival fait un détour par la Belgique durant le mois de mars. C’est l’occasion de se pencher sur ces athlètes de l’extrême qui s’emparent de la vidéo comme outil promotionnel et révolutionnent le film de montagne.

Le Banff Mountain Film Festival part en tournée mondiale avec sa sélection annuelle des meilleurs films d’aventures et de sports de montagne. En mars, il s’arrêtera à Gand, Bruges, Bruxelles, Namur ou encore Liège… L’occasion de voyager avec des cinéastes ayant suivis les athlètes dans leurs défis les plus téméraires. Au programme de cette édition 2017: le portrait de l’ultra-traileuse népalaise Mila, des freeskieurs sur les pentes enneigées du Canada et de l’Alaska, l’ascension du Poumaka par la championne d’escalade Angie Payne, des kayakeurs dans les rapides inconnus de Papouasie-Nouvelles-Guinée, la vie d’un pêcheur en Alaska, un trek solitaire dans l’Utah, des snowboardeurs dans l’ouest canadien et les dernière cabrioles de la star du VTT Danny McAskill.

Si la plupart de ces films sont des courts et moyens métrages, certains ne durent que quelques minutes. Dans une esthétique proche de la vidéo promotionnelle, ils révolutionnent les films du genre. Le cinéma de montagne a une longue histoire, même si elle est peu connue. Elle commence avec le cinéma muet et les reportages des premiers opérateurs. En 1905, Félix Mesguich filmera par exemple un sauvetage en montagne dans Drame sur les glaciers de la Blumlisap. À partir des années 10, ce genre cinématographique est dominé par les Italiens, qui trouvent dans leurs paysages de nombreux reliefs à explorer. Le cinéma de montagne se divise ensuite en deux tendances: il se dramatise dans les productions allemandes et ensuite hollywoodiennes, ou devient documentaire en France sous l’influence de quelques cinéastes comme Marcel Ichac. Dans le versant dramatique et fictionnel, on retiendra Cliffhanger de Renny Harlin avec Sylvester Stallone, K2 de Franc Roddam, Touching the Void de Kevin Macdonald et Les Bronzés font du ski de Patrice Leconte. Les Étoiles de midi de Marcel Ichac, Au-delà des cimes de Remy Tezier, The Crash Reel de Lucy Walker ou Meru de Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhely représentent quant à eux le versant documentaire. Ces films qui ont marqués l’histoire du cinéma par leur représentation de la montagne sont tous des long-métrages.

Le film de montagne s’est aujourd’hui résolument tourné vers le documentaire et les fictions exploitant des aventures ou des décors montagneux n’appartiennent plus véritablement au genre. Ils se décline dans les salles de cinéma, mais surtout sur les chaines télévisées spécialisées du type Trek et Discovery Channel. Toutefois, plutôt que de se tourner vers des formats longs, les réalisateurs contemporains produisent des films de plus en plus courts. Il peut y avoir de nombreuses causes à cette préférence pour les court-métrages, comme le manque de moyens par exemple. Cependant, les vidéos promotionnelles des athlètes de l’extrême et des firmes qui les soutiennent semblent avoir inspiré cette tendance. Depuis l’émergence des chaines d’hébergement de vidéos et des principaux réseaux sociaux, les entreprises développent de nouveaux outils promo. Les marques d’équipements sportifs se lient à des athlètes, les sponsorisant en échange d’une visibilité sur leurs pages Facebook, Instagram ou Twitter officielles. Le principe est valable pour le football et le cyclisme autant que pour les sports extrêmes… À l’exception près que ceux-ci disposent d’un avantage considérable. Snowboard Freestyle, escalade, alpinisme, Skyrunning, VTT ou Base Jump, ces pratiques sportives produisent des images incroyables. Rapidement, les entreprises d’équipements sportifs ont donc filmé les exploits de leurs protégés.

Aujourd’hui, ces athlètes-stars gèrent leur communication comme un pan à part entière de leur métier. Ils inondent les réseaux sociaux de vidéos qu’ils produisent parfois eux-mêmes. Si derrière ces clips se cache clairement une volonté publicitaire, ils influencent tout de même l’esthétique des autres films de montagne. L’évolution est palpable dans les films sélectionnés par le Banff: toujours plus courts pour un rythme palpitant et un format viral.

Le grand frisson

Le skieur freestyle Candide Thorex n’hésite pas à sortir des pistes (au sens figuré comme littéral) pour le plus grand bonheur de Quicksilver. Depuis 1996, il ne se contente pas de gagner les plus grandes compétitions de sa discipline, mais produit également des vidéos de ses exploits. Il les diffuse ensuite gratuitement sur le Web, tout comme le film autobiographique Few Words qu’il a coproduit en 2012. Ses trois vidéos les plus récentes (One of those days) le montrent dévalant les pistes, traversant la terrasse d’un café, survolant un hélicoptère, pénétrant dans un chalet et s’attirant des ennuis avec la police.

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Le pro du VTT Danny McAskill apparait également dans de nombreuses vidéos. Souvent produites par ses sponsors Redbull et GoPro, elles le mettent en scène dans des lieux aussi différents que Cape Town et le sommet vertigineux du Cullin Ridgeline. Dans Way Back Home, il arpente la côte écossaise, roulant d’Edimbourg à l’île de Sky en réalisant milles pirouettes. La nature comme la ville deviennent ses terrains de jeu.

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La nature et l’éthique

Certaines vidéos parient sur le grand frisson pour attirer leurs spectateurs, tandis que d’autres comptent également sur l’aide de la nature et de ses paysages grandioses. L’escalade et le skyrunning engagent davantage à la contemplation… Peut-être parce qu’il faut plus de temps aux athlètes pour atteindre des sommets que pour dévaler des pentes vertigineuses.

Si certaines vidéos de l’ultra-traileur Killian Jornet sont produites par ses sponsors Salomon, d’autres sont filmées par le sportif lui-même. Il capte quelques secondes de son entrainement et de la montagne environnante grâce à une GoPro ou documente ses projets fous (Summits of My Life) avec l’aide de son équipe. Aux dernières nouvelles, l' »Ultraterrestre » viserait à établir un nouveau record sur l’Everest. Entre ces vidéos hyper immersives « faites maisons » et celles tout aussi impressionnantes réalisées par son équipe à l’aide de drones, le choix n’est pas à faire. Elles sont toutes disponibles sur la page Facebook officielle de l’athlète.

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Sa compagne Emelie Forsberg joue également sur la proximité dans les mini-vidéos de ses entrainements de trail ou de ski-alpinisme. Montrant le sourire de la jeune femme et la nature suédoise alentour, elles sont un appel à la vie au grand air.

Une vocation artistique

S’ils restent adeptes des long-métrages, les acrobates, Highliners et Base Jumpers des Flying Frenchies s’adonnent également au très court. Les athlètes-artistes ne sont pas avares de bonus de tournage et se sont également laissés séduire par des collaborations publicitaires. Autodérision, musique burlesque et autres clowneries, le collectif se veut artistique plus que sportif. Dans cette vidéo, le base jumper récemment disparu Tancrède Melet réalise un saut en wingsuit depuis le sommet de l’Aiguille de la République. Mais avant de se jeter dans le vide, il s’octroie un casse-croute des plus étrange. Humour absurde, vidéo et performances extrêmes font partie intégrante de l’art de Flying Frenchies.

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Banff Mountain Film Festival World Tour – www.banff.be

A Bruxelles du 14 au 18 mars à Wolubilis

En Belgique, le 7 mars au Bijloke de Gand, le 10 mars au Lodewijkscollege de Bruges, le 16 mars au Théâtre Royal de Namur, le 20 mars au Cultuurcentrum d’Hasselt, le 24 mars au Forum de Liège, le 25 mars au Collège Cardinal Mercier de Braine L’Alleud, le 28 mars à la salle De Roma d’Anvers, le 30 mars à l’Imagix de Mons, les 21 et 22 avril au Stuk de Louvain.

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