Anima: des films et des moutons

Shaun the Sheep © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

La 34e édition du festival Anima établira ses quartiers à Flagey à partir du 13 février. Shaun the Sheep, le nouveau bijou des studios Aardman, ouvrira les festivités qui proposent encore des détours par la Lettonie et les Pays-Bas, mais aussi les mythiques studios Ghibli.

On ne présente plus Anima, rendez-vous incontournable des amateurs de cinéma d’animation, jeunes et moins jeunes, depuis une bonne trentaine d’années déjà. Débutant ce vendredi 13 février à Flagey, la 34e édition de la manifestation ne s’annonce certes pas moins riche que les précédentes: avec ses 20 longs métrages inédits, et ses courts par dizaines, il y a là un panorama généreux de la production actuelle, le tout relevé de musts nombreux. L’ouverture du festival constitue ainsi rien moins qu’un événement, avec la présentation, en avant-première, de Shaun the Sheep-The Movie, dernier-né des studios britanniques Aardman, spécialisés dans l’animation en pâte à modeler, et qui en reviennent là littéralement à leurs moutons. Soit la première d’une longue série de pépites, ventilées en diverses sections, compétitives ou non, au rang desquelles Le Garçon et le Monde de Alê Abreu, Big Hero 6 de Don Hall et Chris Williams, ou Souvenirs de Marnie de Hiromasa Yonebayashi, nouveau prodige des studios Ghibli, l’auteur auparavant de Arrietty. Anima met par ailleurs à l’honneur la Lettonie et les Pays-Bas, objets de focus, avec notamment un large éventail du travail de la réalisatrice lettone Signe Baumane (dont le long métrage Rocks in My Pockets, en compétition internationale), mais aussi, parmi d’autres, un documentaire sur Joop Gessink, pionnier de l’animation néerlandaise, The Disney of Duivendrecht. Enfin, si les distraits pourront découvrir The Boxtrolls ou Le Chant de la mer, parmi d’autres reprises, on mentionnera encore diverses séances spéciales (Nuit animée, Cartoon d’or…) et activités parallèles, de même que le cycle de conférences Futuranima et, nouveauté, des rencontres quotidiennes avec les réalisateurs présents…

DU 13 AU 22 FÉVRIER À FLAGEY, BRUXELLES. WWW.ANIMAFESTIVAL.BE

Satellite Girl & Milk Cow, de Hyung-Yun Chang

Si son esthétique convoque aussi bien le souvenir de Pompoko d’Isao Takahata que celui d’Astro Boy, l’insolite Satellite Girl & Milk Cow témoigne surtout de la vitalité de l’animation sud-coréenne (également représentée par The Fake, de Sang-ho Yeon). Hyung-yun Chang y fait cohabiter un incinérateur-tueur, un satellite déclassé transformé en jeune fille, et un jeune homme qu’un chagrin d’amour a métamorphosé en vache à lait, pour une succession d’aventures loufoques où l’on croise encore une curieuse incarnation de Merlin, de même qu’un redoutable chasseur de foies… De quoi largement justifier son label de curiosité…

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Ghibli, face et profil

Si les focus de cette 34e édition sont consacrés à la Lettonie et aux Pays-Bas, deux pays florissants en matière d’animation, Anima salue également les mythiques studios japonais Ghibli à travers une sélection de trois longs métrages. Non content de proposer, en avant-première, le délicat Souvenirs de Marnie, de Hiromasa Yonebayashi, dernière production Ghibli en date (lire la critique), le festival a l’excellente idée de reprendre Le Conte de la princesse Kaguya, pure merveille de Isao Takahata, sortie sur nos écrans l’été dernier; un film dont la renversante beauté ne s’apprécie à sa juste valeur que sur grand écran. Enfin, cerise sur le gâteau, Anima programme également The Kingdom of Dreams and Madness, un documentaire de Mami Sunada plongeant dans les coulisses de Ghibli, à la rencontre de Hayao Miyazaki, Toshio Suzuki et Isao Takahata. C’est là l’occasion, exceptionnelle, de découvrir le travail au quotidien de géants ayant révolutionné le monde de l’animation depuis le lancement du studio au Totoro, au milieu des années 80, et une invitation qui ne se refuse tout simplement pas…

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Le Garçon et le Monde, de Alê Abreu

C’est du Brésil que nous vient cet épatant long métrage, doublement couronné lors du dernier festival d’Annecy. Quittant son village à la suite de son père, parti chercher du travail, un jeune garçon y fait l’expérience d’un monde tour à tour enchanteur et inquiétant, le développement industriel s’y opérant au détriment de l’homme et de son environnement. Soit une fable politique pénétrante, et une merveille de dépouillement multipliant les audaces graphiques en toute harmonie, pour citer aussi bien Paul Klee que Juan Miro, et jusqu’aux collages du collectif Bazooka. En un mot comme en cent, éblouissant.

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Shaun the Sheep, film d’ouverture

L’événement de cette 34e édition d’Anima est assurément la présentation, en ouverture, de Shaun the Sheep-The Movie, nouveau bijou Aardman signé Mark Burton et Richard Starzak, et réalisé, tradition maison, en pâte à modeler. Après diverses coproductions américaines (de Flushed Away à Pirates!), ce film marque, en quelque sorte, le retour aux fonda- mentaux pour les studios de Bristol. Ils y renouent d’ailleurs avec un personnage familier, Shaun le mouton, apparu dès 1995 dans Wallace et Gromit, avant d’être l’objet d’une série télévisée. On le retrouve aujourd’hui embarqué, avec son troupeau, dans une aventure rocambolesque, qui les conduira de la ferme de Mossy Bottom à la grande ville, où ils auront fort à faire pour échapper aux griffes de l’infâme Trumper, le responsable de la fourrière, parmi d’autres menaces hautement farfelues. Le tout, sans paroles, mais porté par une animation inspirée, un humour résolument british et une humeur délicieusement ensoleillée. Quelque chose comme la rencontre entre les Kinks de la grande époque et Teenage Fanclub, pour une certaine idée du bonheur…

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