4e jour à Venise: Potiche, mais pas cruche

Le phénomène est suffisamment rare pour être souligné: après le déluge de vendredi, c’est un vent de comédie qui a déferlé sur le Lido en ce début de week-end -et on ne fait pas allusion ici au burlesque répétitif (et involontaire) d’un Big Dan alignant les toiles sous le maillot des Diables, le sujet qui occupait les conversations d’une bonne partie de la petite colonie belge ce samedi matin.

Avec La Passione, de Carlo Mazzacurati, et Potiche (photo), de François Ozon, la compétition a en effet ouvert bien grandes ses portes à la comédie -un genre généralement mis à l’index dans les festivals. On doit à l’honnêteté de préciser que la première n’avait rien à y faire, mais sans doute s’agissait-il de satisfaire un éventuel quota de productions locales. Ozon, par contre, évolue à son meilleur niveau avec un film qui conjugue avec bonheur les influences de Jacques Demy, du kitsch vintage des années 70 -l’action se déroule en 1977- et du théâtre de boulevard. Non sans manier la satire politique avec brio. Et nous valoir, dans le chef d’une Catherine Deneuve pimpante comme rarement, un modèle d’autodérision, et beaucoup d’autres choses encore: « Potiche, mais pas cruche », comme le constatera à ses dépens Fabrice Luchini, patron réactionnaire renvoyé à ses pré-sarkozystes études. C’est Ségolène Royal qui aura apprécié…

Jean-Francois Pluijgers

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content