Une nouvelle accusation de contrefaçon pour Jeff Koons

Jeff Koons s'inspire librement de la photographie de Jean-François Bauret. © JFBauret et Jeff Koons
Céline Paquet Stagiaire

Après Fait d’Hiver, c’est l’oeuvre Naked de Jeff Koons qui fait l’objet d’une plainte. La famille du photographe Jean-François Bauret accuse l’américain de contrefaçon.

Jeff Koons puise son inspiration dans ce qu’il voit au quotidien, quitte parfois à tomber dans le plagiat. La semaine dernière, l’artiste américain avait déjà fait l’objet de plaintes et son oeuvre Fait d’hiver a été retirée de la rétrospective que lui consacre le Centre Pompidou. Cette oeuvre présentait de nombreuses ressemblances avec la campagne publicitaire Naf Naf de Franck Davidovici. Cette fois, c’est du travail d’un photographe français que l’artiste s’inspire (trop) fortement.

Les ayants droits de Jean-François Bauret, pionnier du « portrait nu », ont porté plainte pour « contrefaçon de droit d’auteur ». L’oeuvre Naked de Jeff Koons est visée. Il s’agit d’une sculpture en porcelaine représentant un garçon et une fille nus, âgés d’une dizaine d’années. Même posture, même coupes de cheveux, à quelques exceptions près la sculpture s’apparente en effet à une matérialisation de la photo. Naked est tirée de la même série (Banality) que la précédente oeuvre retirée du Centre Pompidou. Mais pas de retrait cette fois, car l’oeuvre n’est tout simplement pas exposée. Un des quatre exemplaires de l’oeuvre devait être présenté, mais a été endommagé au cours du trajet entre les Etats-Unis et la France.

Malgré son absence à Paris, Claude Bauret-Allard, femme du photographe, regrette que l’oeuvre apparaisse dans le catalogue de la rétrospective, et que son cartel (étiquette informative) soit affiché. Jean-François Bauret est célèbre notamment pour ses portraits de personnalités telles que Gainsbourg, Jean-Paul Gaultier ou Michel Tournier. L’avocate de la famille avait adressé une lettre au Centre Pompidou et à Jeff Koons, mais affirme à l’AFP n’avoir reçu aucune réponse.

L’artiste américain a déjà été accusé à trois reprises de plagiat et condamné pour deux de ces cas. Alain Seban, président du Centre Pompidou, avait précédemment mentionné qu’une « large part de la création moderne et contemporaine repose sur le concept de citation, voire d’appropriation« .

Appropriation oui, mais dans quelle mesure? Les plaintes suscitent des questions, comme nous l’expliquions, d’autant plus que l’oeuvre a été créée en 1988. Pourquoi attendre plus de 25 ans pour porter plainte?

Un des quatre exemplaires de Naked a été vendu à près de 6,5 millions d’euros en 2008, et celui qui devait apparaitre à l’exposition s’est vendu, lui, à 3 millions d’euros en 2007 chez Christie’s.

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