Retour sur le Festival des Libertés en cinq coups de coeur

Le documentaire Transitioning: Transgender Children aborde notamment la transition de Sara en David, à cinq ans. © Transitioning: Transgender Children - Roser Oliver et Lluís Montserrat

Pendant dix jours, le Festival des Libertés a fait vibrer le Théâtre National de Bruxelles sur le thème « Erreur système », au sens large: démocratie, éducation, patriarcat, religion… Bilan et coups de coeur de cette édition 2017.

Comme chaque année, le jury de la compétition internationale de documentaires a récompensé deux oeuvres programmées pendant le Festival. Pour cette édition, le Grand Prix a été attribué à Born in Syria de l’Espagnol Hernan Zin et la mention spéciale est allée à Nowhere to Hide de l’Américain Zaradasht Ahmed.

Ces deux documentaires se rejoignent sur la thématique des migrations puisque le premier évoque le périple de ces individus qui fuient la guerre à travers l’Europe, en particulier les enfants, et le second raconte le quotidien d’un infirmier de Jalawla en Irak, qui fuit sa ville, tombée aux mains de l’État islamique.

Des sujets terriblement actuels, qui ont traversé la programmation du Festival des Libertés. Voici cinq autres débats, spectacles ou projections qui nous ont marqués lors de cette édition.

1. Théâtre participatif: Pendiente de Voto mis en scène par Roger Bernat

« Vote en suspens ». C’est le titre de ce spectacle, une véritable expérience qui se déroule sans l’intervention d’aucun acteur. Les comédiens ce sont nous, les spectateurs, et la salle se transforme en une sorte de Parlement. À l’entrée, un boîtier permettant de voter est confié à chaque participant, lui permettant de s’exprimer sur des questions de société comme l’immigration, l’héritage ou l’égalité femmes-hommes, ou moins controversées (quoique) comme un choix entre les Beatles et les Rolling Stones. À chaque question, la majorité détermine l’évolution du spectacle de manière aléatoire. De la neige tombe même du plafond… Le metteur en scène catalan Roger Bernat interroge notre rapport à la démocratie, au principe de majorité et à l’autre, en pointant les défaillances d’un système en perte de vitesse. Une création engagée et engageante, qui tourne depuis déjà cinq ans en Europe. Pour ceux qui ont assisté à la séance bruxelloise, les résultats sont ici.

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2. Documentaire: Disturbing the Peace de Stephen Apkon et Andrew Young

Disturbing the Peace suit le parcours d’Israéliens et de Palestiniens, qui sont nés et ont grandi au coeur de ce conflit. Ce très beau documentaire raconte leur haine de « l’ennemi », leurs histoires souvent tragiques et leurs doutes. Ces mêmes hésitations qui les mèneront à changer totalement de point de vue pour créer ensemble les Combattants de la Paix en 2005, militant pour la fin de ces combats et la création d’un état Palestinien. De l’un ou de l’autre côté du mur, les mentalités changent, et la conscience de l’absurdité d’une guerre qui a duré trop longtemps s’éveille. Avec ces parcours de vie, Stephen Apkon et Andrew Young montrent que l’espoir et la solidarité peuvent être trouvés partout, y compris dans les endroits les plus sombres, que l’Europe et le monde semble avoir oublié.

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3. Documentaire: Transitioning: Transgender Children de Roser Oliver et Lluís Montserrat

La notion de système, que le Festival des Libertés a souhaité prendre à contre-pied, s’exprime aussi dans la construction de normes de genres. Transitioning: Transgender Children en questionne les limites (ou non), en s’attardant sur plusieurs enfants et adolescents transgenres. Souvent mal dans leur peau, ils rejettent alors le genre qui leur a été assigné à la naissance. Roser Oliver et Lluís Montserrat traitent le sujet de manière très globale, à la fois du point de vue des enfants et de celui des parents et de quelques médecins. Le documentaire aborde le travail pour accepter cette transition et la mettre en place, mais aussi l’après, très délicatement et sans aucun préjugé. Mention spéciale pour le petit David, né Sara, qui, du haut de ses cinq ans, évoque son ressenti avec une étonnante maturité.

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4. Documentaire: A Revolution in Four Seasons de Jessie Deeter

Deux femmes, deux idéologies politiques et religieuses, deux jeunesses. A Revolution in Four Seasons, documentaire féminin et féministe, suit la journaliste Emna Ben Jemaa et Jawhara Ettis, militante du parti islamo-conservateur Ennahdha, après la révolution tunisienne du Printemps arabe. En quatre saisons, le pays connaîtra ses premières élections démocratiques, le renouveau, mais aussi l’effondrement des espoirs de certains révolutionnaires comme Emna Ben Jemaa (« Faire tomber un dictateur, c’était la partie facile »). Elle rêve d’une Tunisie à l’européenne, égalitaire et progressiste, lorsque sa concitoyenne Jawhara Ettis prône l’instauration d’un régime dont l’Islam serait le centre, tout se décrivant comme féministe et démocrate. Chacune portée par ses convictions, elles vont voir leurs vies personnelles et politiques changer radicalement en quelques mois. Jessie Deeter interroge ici l’avenir de ces pays qui ont vécu le merveilleux élan du Printemps arabe, mais ne savent pas toujours le transformer en système politique.

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5. Débat: Responsabilité et réparation post-coloniales

Comment contribuons-nous à maintenir les inégalités? Comment penser la réparation des crimes contre l’humanité commis lors de la colonisation par les pays européens et notamment la France et la Belgique? Ce débat, décrit par le Festival des Libertés comme une « expérience » de plus de trois heures, a donné la parole à plusieurs intervenants anglais, néerlandais et francophones comme la cinéaste belge Monique Mbeka Phoba, la poétesse américaine Aja Monet, le philosophe et activiste anglais Nathaniel Coleman ou la chanteuse franco-marocaine Hindi Zahra. Entre performances artistiques et réflexions de chercheurs et de militants, Responsabilité et réparation post-coloniales a soulevé des questions douloureuses mais indispensables, pour lutter notamment contre la montée de l’extrême-droite en Europe et ailleurs.

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RESPONSABILITE-2

Geplaatst door Cafe Congo op woensdag 25 oktober 2017

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Salammbô Marie

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