Critique

Orlando

Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Les pratiques textiles effectuent leur grand retour sur la scène de l’art contemporain, le fait de cet intéressant « mé-tissage » est désormais impossible à ignorer. Longtemps confinées à la sous-étiquette « arts décoratifs », elles reprennent du poil de la bête sous l’impulsion d’une série d’artistes soutenus par des galeries.

Les pratiques textiles effectuent leur grand retour sur la scène de l’art contemporain, le fait de cet intéressant « mé-tissage » est désormais impossible à ignorer. Longtemps confinées à la sous-étiquette « arts décoratifs », elles reprennent du poil de la bête sous l’impulsion d’une série d’artistes soutenus par des galeries. L’exposition Orlando de Valérie Mannaerts permet -partiellement- de prendre le pouls de ce mouvement en ce que la plasticienne belge présente une sélection de sculptures, collages, dessins et… textiles dans le labyrinthique cadre du Palais des Beaux-arts. « Dans le cadre » est à entendre ici au sens propre du terme car, fidèle à sa démarche, la Bruxelloise se sert à la façon d’un « conteneur sculptural » de l’étrange boîte que constitue la vénérable institution. Pour ce faire, elle entend utiliser le moindre élément de style du palais, depuis « la teinte veinée des sols et des murs en marbre », jusqu’à « l’atrium central en forme de dôme, les colonnes, les arches, la quasi-symétrie de la construction et même les cactus ». A la base de ce projet général, le coeur du travail de Mannaerts, soit un corpus qui « dérive de la pratique du collage et du dessin d’improvisation » et des oeuvres qui, ces 10 dernières années, « explorent systématiquement la relation entre les images en deux dimensions et les objets en trois dimensions ». Ainsi de la confrontation entre des illustrations glanées aux quatre coins de pérégrinations visuelles et des items faisant valoir un second cycle de vie -éléments de mobilier, vulgaire ballon ou encore piédestal. Ce face-à-face -ou plutôt cette mise en perspective- qui joue sur les temporalités et les densités éclaire la réalité sous un jour nouveau.

Valérie Mannaerts, Palais des Beaux-Arts, 23, rue Ravenstein, à 1000 Bruxelles. du 07/06 au 22/09.

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