Les Ramones font leur entrée au musée

Les Ramones originaux: Johnny, Dee Dee, Tommy et Joey. © DR
FocusVif.be Rédaction en ligne

Les punk rockers sont célébrés dans une exposition au musée du Queens racontant la genèse du groupe dans ce quartier new-yorkais où l’on peut admirer les anciens jeans troués et autres reliques de ces pionniers du mouvement.

En ouverture de cette première consécration muséale pour les Ramones trône un communiqué de 1975 présentant le groupe comme issu de la classe ouvrière du Queens. Dans leur quartier de Forest Hills, les jeunes étaient enclins à devenir « soit musiciens, soit dégénérés, soit dentistes ». « Les Ramones sont un peu de tout ça », clame le texte qui ne laissait pas deviner l’immense succès rencontré par le groupe conservant aujourd’hui des fans aux quatre coins du globe.

Les Ramones, dont les membres originels sont tous décédés, sont reconnus parmi les grands noms qui ont lancé la musique punk et son énergie directe et intense malgré, ou peut-être justement grâce à, une absence de formation musicale.

L’exposition qui a ouvert dans le Queens dimanche, et se déplacera en septembre au Grammy Museum de Los Angeles, montre l’ambivalence de ces artistes qui ont fait preuve d’une remarquable rigueur dans leur carrière.

Avec pas moins de 2.263 concerts donnés en 22 ans, cette éthique de travail leur est venue du Queens, montre l’exposition. Le musée présente une panoplie d’objets qui va de la guitare Mosrite de Johnny Ramone aux vêtements portés par les rockers, veste en cuir, jeans troués et T-shirt avec le logo du groupe, dessiné par Arturo Vega et devenu un symbole du mouvement punk.

Ouvrier en bâtiment

La veuve de Johnny Ramone, Linda, s’amuse à ce sujet de l’influence du groupe sur les styles vestimentaires. « Vous avez tous ces gens qui regardent en arrière et disent que les Ramones avait vraiment un look cool (…) mais ce n’était pas l’affirmation d’un style » en particulier, affirme-t-elle à l’AFP. « En fait c’est vraiment ce à quoi ils ressemblaient », poursuit-elle, rappelant que Johnny Ramone travaillait initialement dans le bâtiment. « C’est comme ça que l’affaire des jeans troués a commencé, parce que ses jeans s’usaient et finissaient pas se trouer. »

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Les Ramones n’avaient pas de liens familiaux mais utilisaient ce même nom de famille en référence au pseudonyme qu’utilisait Paul McCartney des Beatles lorsqu’il se présentait dans les hôtels.

A l’inverse d’autres groupes comme The Clash et les Sex Pistols au Royaume-Uni, les Ramones se sont gardés de diffuser des messages politiques car ils ne voulaient pas éloigner une partie de leurs fans, explique Linda Ramone, aujourd’hui chargée de faire vivre l’héritage du groupe. En témoignent les thèmes abordés dans des titres comme I Wanna Be Sedated qui évoque l’ennui, ou le fameux « Hey! Ho! Let’s go! » du morceau Blitzkrieg Bop.

Johnny Ramone, dont l’épouse explique qu’il était très économe, avait surpris de nombreux admirateurs en révélant être républicain. Le chanteur Joey Ramone, qui avait des relations souvent tendues avec ce dernier, était lui démocrate.

Fans japonais

Outre les Etats-Unis, les Ramones ont conquis des fans un peu partout dans le monde, comme le montrent les affiches de concerts rassemblées au Queens Museum, qui consacre même une section particulière à leur premier concert à l’étranger, le 4 juillet 1976 à la Roundhouse de Londres, devenu mythique pour nombre de leurs successeurs. Figure aussi une affiche d’un concert des rockers au Bataclan à Paris.

Linda Ramone se souvient que le groupe avait plus de succès en Europe à certains moments et estime que 20 ans après leur dernier album, les Ramones suscitent aujourd’hui davantage d’engouement en Amérique latine qu’aux Etats-Unis.

Le Japon est aussi une grande terre d’adoption de leur musique. L’exposition présente ainsi une pièce de l’artiste punk japonais Yoshitomo Nara of Ramona, qui montre la fillette aux yeux larges emblématique de son travail avec la devise « Hey! Ho! Let’s go! »

Pour le conservateur de l’exposition Marc Miller, l’oeuvre des Ramones se résume finalement par « une collection de contradictions »: « D’un côté c’était une bande de punks incontrôlables, et de l’autre il s’agissait d’une véritable entreprise artistique », souligne-t-il.

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