L’oeuvre de la semaine : sous le regard de Saint-Michel

© Patricia Kinard
Guy Gilsoul Journaliste

Au bout de l’impressionnante perspective de la nef de la cathédrale des Saints Michel et Gudule, se dresse cet été une composition d’or et de noir.

Dans le bas, le noir flammé dès qu’on s’en approche évoque un univers de terre, de feu et de discorde. Par-dessus, quatre carrés d’or séparés par un liseré bleu en croix grecque montent à plus de trois mètres. La lumière fait vivre leur texture monochrome d’où émane une sensation de grand calme silencieux. Ce sentiment de sérénité se retrouve tout au long du déambulatoire où l’artiste a déposé d’autres toiles carrées qui sont comme autant de fenêtres ouvrant sur des sensations de paysages. On n’y retrouvera aucun arbre, aucun détail mais la présence du ciel en ses mouvements et celle d’évanescences végétales colorées traversées par l’air qui en brouille les limites. Les oeuvres sont le fruit d’expériences bien réelles. Penchée sur ces massifs de fleurs mêlées, Patricia Kinard arpente des jardins plantés d’accords floraux et d’autres sites naturels parfois ennuagés. Revenue dans l’atelier, par le souvenir et tout en s’abandonnant à la musique, elle compose un « morceau » qui peu à peu chante le printemps, l’été, l’automne en ses instants dont elle cherche à rendre le caractère éphémère, fragile, précieux et puissant. Ces tableaux, quoique d’un format modeste (100 x100) ne cherchent pas à rivaliser avec la monumentalité du vaisseau gothique. Ils s’y intègrent. En levant les yeux, on verra que les motifs des chapiteaux, à leur tour, évoquent l’univers simple et essentiel du jardin.

Bruxelles, Cathédrale des Saints Michel et Gudule. Jusqu’au 30 août.

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