L’oeuvre de la semaine: Quand le mur se fait horizon

Bert Danckaert, série "Horizons", Guangzhou, 2014. © Bert Danckaert et Roberto Polo Gallery
Guy Gilsoul Journaliste

Qu’est-ce qui fait courir le photographe anversois Bert Danckaert à travers le monde ? L’actualité, la misère, le bonheur, la violence, l’énergie des villes ?

Rien de tout cela. Mais à la place, des fragments de murs, de vitrines, de grilles, de trottoirs qu’il réunit sous le titre « Horizons ». Il ne se passe rien. Notre homme prend le temps du regard. Il approche, choisit l’angle, souvent le face à face, cadre. Il n’est pas pressé. Flâneur alors ? Le terme n’est pas juste. Son attitude relève plutôt d’une traque à travers les grandes cités d’Allemagne, de Chine, d’Amérique ou encore d’Espagne, de Grèce, de Corée, du Bengladesh et du Danemark. IL en arpente le corps à travers le détail sans que jamais, n’apparaisse une figure qu’outre l’anecdote véhiculée aurait le défaut de désigner avec trop d’évidence la localisation du « modèle ». Par les plans rapprochés, il vise plutôt à révéler une identité plus conceptuelle qu’il exprime à travers les angles droits du modernisme, les choix de matériaux de construction et les couleurs. Le Mexique n’est pas la Chine. Même si, les travailleurs immigrés surtout lorsqu’ils sont peintres en bâtiment ou carreleurs, ont l’art d’inviter leur culture chromatique à intégrer le tissu urbain. Les photographies deviennent ainsi à leur manière, des portraits. Mais des portraits qui entretiennent avec la peinture non figurative des liens évidents. Comme si, par ce biais, le photographe revitalisait une esthétique picturale qui n’a pas dit son dernier mot.

Roberto Polo Gallery. 12 rue Lebeau (Sablon) à 1000 Bruxelles. Du mardi au vendredi de 14h à 18h, samedi et dimanche, de 11h à 18h. Site : robertopologallery.com

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