L’oeuvre de la semaine: La machine vivante

La machine vivante 'Job', d'Albert Ducrocq (1921-2001). © DR
Guy Gilsoul Journaliste

A l’heure où Charles Trenet fredonne  » Douce France « , un certain Albert Ducrocq (1921-2001) commente à la radio les dernières découvertes liées à la cybernétique.

Cette science nouvelle qui le fascine considérait les mécanismes de rétroaction comme la base de l’autonomie des machines. En réalité, elle ouvrait la voie à la robotique.

Mais un jour de 1950, loin du micro, le journaliste gagne son atelier de bricolage et en quelques mois, invente un renard électronique qu’il baptise « Job ». L’animal-machine recouvert d’une peau de renard voit le monde grâce à deux cellules photoélectriques montées dans sans tête. Il entend grâce à un micro qui lui sert d’oreille et possède aussi le sens du toucher via des capteurs qui réagissent aux obstacles. Enfin, il a du flair et mieux encore, il est capable d’apprentissage grâce à une mémoire alors que deux lampes posées au sommet de sa tête lui ouvrent les portes du langage. Quant à son corps (ou plutôt son squelette et sa musculature), il est réalisé à l’aide de bois, carton, plomb cuivre et aluminium.

A plus de 65 ans, Job a bien pris quelques rides mais comme les films de Jacques Tati, il demeure un témoin d’une époque de joyeux bouleversements. En ce moment, il participe à une exposition surprenante mettant face à face les inventeurs et les plasticiens. Bientôt, il retrouvera sa place dans le musée des arts et métiers de Paris.

Luxembourg, Mudam « Eppur si muove ». Jusqu’au 17 janvier.

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