L’oeuvre de la semaine : Haut les coeurs !

© Pascal Courcelles
Guy Gilsoul Journaliste

Que de couleurs ! Les dénombrer serait aussi vain que de nommer tous les personnages et hybrides d’un tableau de Jérôme Bosch.

Cela fourmille, joue à saute-mouton, se rebelle, s’étire, respire, et pousse ailleurs de petits cris stridents. Cela pépie et gazouille et cela tombe bien puisque Pascal Courcelles aime les oiseaux. Mais direz-vous, il y manque une ordonnance, un équilibre assuré par la rencontre de formes définies, en un mot, un ordre.

Et oui, le peintre aime le désordre quand celui-ci désigne le mot liberté. Un tableau libre. Voilà, nous y sommes. Demeure la manière de déposer le gras des couleurs à l’huile, le lisse de leur texture qui se relève ici ou là puis se courbent sous leur propre poids. Si l’artiste explore ces terrains depuis déjà de nombreuses années, il progresse en ces terres en travaillant cette fois, non plus sur les seules profondeurs initiées par les teintes elles-mêmes (les couleurs chaudes qui avancent, les chromatismes froids qui reculent) mais par la présence d’à-plats qui, sous les reliefs, construisent comme autant de plans de fond.

Ainsi donc, outre la texture en relief (intouchable parce que rarement totalement figée), Courcelles désigne à la manière d’une énigme (qu’y-a-t-il bien derrière), un désir d’exploration. Cette dimension se précise même dans les petits formats (40 x 40) dans lesquels, la couleur crée parfois des ouvertures comme si elles ouvraient sur de petites anfractuosités, de minuscules grottes… Lieux de délice et lieux d’effroi dirait Gaston Bachelard. N’y a-t-il donc que de la joie dans ces explosions de couleurs. Pas sûr.

Bruxelles, Galerie Fred Lanzenberg. 9 av des klauwaerts. Jusqu’au 28 février. Ma-Ve 14-19. Sa 10-19. www.galeriefredlanzenberg@gmail.com

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