L’oeuvre de la semaine : de la crépine de porc

© Jacques Dujardin
Guy Gilsoul Journaliste

Non, Jacques Dujardin ne reprendrait pas le commerce florissant de son boucher de père. Mais son enfance a croisé le rouge des viandes, leur présence pendue au crochet des frigos, leur transparence une fois coupée en fines lamelles.

La mort compte moins dans ces espaces charcutiers que le savoir-faire et la beauté d’un artisanat qui se mange et s’oublie. Non, notre Bruxellois serait artiste.

Après des études aux Beaux-Arts de Bruxelles qu’il termine en 1980, il s’engage dans un travail des plus singuliers qui assez vite le ramène à ses origines. En effet, fasciné par la transparence de la crépine de porc, il en ait l’un de ses matériaux privilégiés avec lequel il campe ici des silhouettes, là des visages aux allures d’autoportraits.

Voilà donc le sculpteur armé d’un couteau, découpant le profil de ce visage qu’il étale et fixe sur du verre. Ensuite, à l’aide de seringues, il en colorie les vaisseaux de rose, de rouge, d’orange ou encore de bleu.

L’autre matériau naturel utilisé par l’artiste relève du domaine végétal. Avec une patience de jardinier, il dessine en déposant sur le support transparent des graines d’herbes qu’il arrose des jours durant avec parcimonie jusqu’à la croissance longue à la fois des racines et des brins.

Résultat : des images séduisantes et intrigantes jusqu’au moment où le malaise s’installe.

Bruxelles, galerie XXL. Chausse de Waterloo 503. Jusqu’au 18 avril. Du Je au Sa de 14 à 18 heures.

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