L’oeuvre de la semaine : Comme une aile de papillon

© Gaëlle Chotard
Guy Gilsoul Journaliste

La transparence laisse deviner une membrane d’une extrême finesse et la forme même oriente l’interprétation : est-ce d’une aile de papillon que la Française Gaëlle Chotard nous parle? Ou du pouvoir que possède l’un de ses battements ?

Car, à mieux y regarder, on discerne d’étranges protubérances, des espèces de bulles organiques dont la peau se serait déchirée. Un certain malaise peut dès lors s’engager dans le flux de notre approche visuelle et ce d’autant plus qu’au-delà de la masse principale, des tracés arachnéens se répandent jusqu’aux bords de l’oeuvre.

L’illusion d’un dessin laisse alors lace à la perception d’une oeuvre en relief construite avec lenteur, tel un rituel, avec du fil métallique que l’artiste étire, noue et dénoue à la façon d’un crochet. Les trames, plus légères ici, plus denses ailleurs, déterminent les densités de gris sur fond infini de blancheurs.

Originaire de Montpellier, Gaëlle Chotard, installée depuis les années 1990 à Paris, explore les possibilités de cette approche technique qui lui permet de convoquer à la fois l’infiniment petit et son contraire. Fascinée par l’astrophysique et la cosmologie, elle est tout autant attirée par l’étendue du ciel, la lumière de la lune et l’impermanence des flux aériens que par la texture d’un rocher mordu par le temps et le sel marin des côtes de Bretagne, le détail, le fragment et l’inaccessible.

Liège, Galerie Quai4. Quai Churchill, 4. Jusqu’au 20 juin. Du Je au SA de 15 à 19h.

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