L’oeuvre de la semaine: Alice Neel, une grande dame de l’art américain

Ginny, 1984. © Estate of Alice Neel
Guy Gilsoul Journaliste

Alice Neel, née à Philadelphie en 1900 rejoint New-York dans les années noires de la crise des années 1930.

Alice Neel, née à Philadelphie en 1900 rejoint New-York dans les années noires de la crise des années 1930. Dans Greenwich Village d’abord mais surtout dans le quartier espagnol de Harlem où elle s’installe à partir de 1938, elle opte, comme d’autres à l’époque (Reginald Marsh, Grant Wood ou Thomas Benton) pour un réalisme engagé. Ses modèles sont des marginaux de la vie, rejetés par leur pauvreté ou leur choix de vie comme les homosexuels ou les travestis. Elle en dresse des portraits d’une belle profondeur psychologique qu’elle révèle à la faveur d’un tracé très particulier, vif et délicat à la fois et du choix de la pose. Simplement assis. Comme si leur personnalité était perçue dans toute la fragilité de leur statut social. Plus tard, elle optera davantage pur des scènes plus intimes, des proches, des enfants, des femmes enceintes. Isolée par les modes successives (de l’expressionisme abstrait au minimalisme), elle persévère jusqu’à ce que dans les années 1980, l’intérêt pour la figuration grandit à nouveau. Ce fût le temps des redécouvertes de Egon Schiele ou encore de Lucian Freud ou de Balthus. Le portrait en bleu de Ginny date de 1984. Il lui restait quelques semaines à vivre. L’exposition réunit des tableaux de toutes les périodes ainsi qu’un ensemble de dessins. Une première en Belgique.

Bruxelles, Galerie Xavier Hufkens. 6 rue Saint-Georges. Jusqu’au 11 avril. www.xavierhufkens.com

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