L’échec de « He will not divide us », une leçon pour l’Amérique

Shia LaBeouf face à son installation "He will not divide us" © EPA
Lola Contessi Stagiaire

Insultes, violences et intervention des forces de l’ordre: le projet artistique de Shia LaBeouf qui devait durer 4 ans s’est clos ce week-end.

Au lendemain de l’investiture de Donald Trump, Shia LaBeouf lançait une installation vidéo de protestation intitulée « He will not divide us ». Un livestream devait permettre aux citoyens de s’exprimer librement et de réaffirmer leur union. Insultes, violences et intervention des forces de l’ordre: le projet artistique qui devait durer 4 ans s’est clos ce week-end, soit moins d’un mois après son installation.

Le projet vidéo de l’acteur devait accompagner le mandat du nouveau président américain et être une « démonstration de résistance ou d’insistance, d’opposition ou d’enthousiasme, guidée par l’esprit individuel de chaque participant et par celui de la communauté« . Placée devant le Museum of the Moving Image, l’installation invitait les participants à prononcer le slogan « He will not divide us ». Le musée New Yorkais a aujourd’hui mis fin à un projet devenu vecteur de violences.

L’acteur hollywoodien n’est pas à son premier happening controversé. Quand il ne s’attaque pas au star-system en s’affichant à la Berlinale un sachet en papier sur la tête, il diffuse des vidéos énigmatiques. Il est possible de le voir sauter à la corde une heure durant, de l’entendre crier « Do it » pendant une minute entière, ou encore de le voir se farcir un marathon de sa filmographie complète sur le Web. Son collectif artistique qualifie ces interventions de « métamodernistes ». Actes de rébellion et tentatives de réappropriation de sa propre image, véritables gestes artistiques ou manifestations ridicules d’un égo surdimensionné: le débat reste ouvert. Ses velléités artistiques agacent, amusent ou fédèrent. Cette fois, elles auraient cependant permis de cristalliser les tensions d’une Amérique en mutation.

Une fenêtre sur l’Amérique contemporaine?

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Sur la vidéo, on peut voir l’acteur prononcer la phrase rituelle « he will not divide us » pendant plusieurs heures, une foule qui chante, des couples déguisés, des tambourins et des personnages ésotériques sortis des tréfonds d’Instagram. Outre ces marques de soutient enthousiastes ou bizarroïdes, le projet de Shia LaBeouf a aussi recueilli des moments de tension et de violence. Multipliant les symboles et les chansons racistes, des groupes néo-nazis ont eux aussi exprimé leur opinion sur l’état de l’Amérique. Les manifestants anti-Trump ont répliqué en criant de plus belle. L’opposition est allée jusqu’à l’altercation. Shia LaBeouf s’en est pris à un sympathisant de Trump et l’arrestation de l’acteur par les forces de l’ordre a ensuite fait le tour de la Toile.

#hewillnotdivideUs ??????????????????

Une vidéo publiée par Paperboy Prince of the Suburbs (@paperboytheprince) le

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Appels à l’amour, à la paix et à l’ésotérisme ou à la haine, au racisme et à l’homophobie: aucune dérive n’a été épargnée à l’installation du pseudo-artiste américain. Voilà selon Slate les tensions de la société américaine révélées. Mais peut-on vraiment donner une valeur de sondage à ces vidéos? Dans cette installation, les extrêmes ont vu une fenêtre médiatique et se sont battu pour se l’approprier. S’il y a bien une dérive de la société américaine qui est révélée par Shia LaBeouf, c’est celle-là. L’heure n’est plus au débat mais à la guerre médiatique. C’est à celui qui crie le plus fort.

Les acolytes de l’acteur hollywoodien jouaient donc le même jeu que Donald Trump… Mais en étaient-ils seulement conscients?

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