L’artiste Mehdi-Georges Lahlou métamorphose et bouscule le Botanique

Mehdi-Georges Lahlou © © Galerie Transit, Mechelen et Mehdi-Georges Lahlou

L’exposition est née de la rencontre de l’artiste et de son curateur Simon Njami. L’histoire qu’ils nous proposent se situe au carrefour de l’Occident et de l’Orient. Comme l’indique son prénom, Mehdi-Georges est la synthèse d’un métissage: celui d’une mère catholique et d’un père musulman. Cette identité double est omniprésente dans le travail de l’artiste.

L’ensemble des oeuvres exposées confrontent les clivages culturels par le biais du détournement. L’importance accordée à l’esthétisme des oeuvres est flagrante. Elle est d’ailleurs primordiale pour l’artiste: « Avant de montrer quelque chose, je veux qu’elle soit belle qu’elle incite à aller vers elle, pour peut-être s’enfuir ou mieux rester.« 

L’artiste explore la notion de genre, le poids des religions et des traditions. Il questionne les notions de patrimoine, s’interroge sur la conservation: pourquoi conserver? À qui appartient-il réellement? Mehdi-Georges Lahlou interroge et s’amuse. Quoi de mieux qu’un autoportrait en pois chiche pour questionner sa conservation et sa pérennité? L’homme aime représenter le réel pour mieux le détourner.

« Ce que je fais n’est pas blasphématoire, l’interdit est intéressant pour moi, car je me demande qui m’a interdit de faire des choses » Mehdi-Georges Lahlou

Avec autant d’humour et d’engagement, il se joue des codes judéo-chrétiens et arabo-musulmans. Une de ses oeuvres, 72 vierges, représente comme son nom l’indique 72 bustes aux voiles blancs immaculés. Elles évoquent les « houris », ces vierges promises aux martyrs musulmans. En s’approchant, le visiteur reconnaît dans ces 72 visages la répétition du visage de l’artiste voilé d’un hidjab. Loin d’être dans la provocation et le blasphème, il questionne les symboles, décale le regard et invite à la réflexion. « Ce que je fais n’est pas blasphématoire, l’interdit est intéressant pour moi, car je me demande qui m’a interdit de faire des choses« , confie l’artiste.

« Cette histoire est vraie puisque je l’ai inventée« , disait Boris Vian, voilà une citation qui s’accorde parfaitement avec le travail de Mehdi-Georges Lahlou.

Elisa Brevet

Mehdi-Georges Lahlou Behind the garden — exposition du 14 septembre au 5 novembre 2017.

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