Exposition: la poésie des associations visuelles d’Arianne Foks

© Arianne Foks

Si Aby Warburg a été le premier à définir une méthode d’interprétation iconologique, Arianne Foks pourrait être sa fille spirituelle. L’artiste plasticienne invitée par Mehdi Georges Lahlou à investir la galerie du Botanique convie les visiteurs à pénétrer dans son Hôtel Mnemosyne fait de collages et d’assemblages.

L’exposition a été conçue comme un tout, elle offre un vaste corpus de dessins, d’images, qu’elle a assemblés, collés et mixés. Si la galerie du Botanique revêt des airs d’atelier, il n’en demeure pas moins qu’il reflète un long travail de collecte, d’archivage et d’assemblage. Mais derrière cette apparence débridée, l’artiste livre des oeuvres abouties.

Issue de l’univers de la performance artistique, vous livrez ici votre première grande exposition plastique. Quel effet cela vous fait de présenter cette facette au public?

J’ai toujours pratiqué une activité plastique allant du dessin à l’écriture. Même s’il est vrai que le public me connaît surtout pour mes performances. Ce qui me plaît dans les performances, c’est l’aspect éphémère : effectuer quelque chose qui n’est pas reproductible et qui demeure toujours en mouvement.

Comment peut-on définir votre travail?

Je fonctionne dans l’idée d’assembler des choses qui vont ou ne vont pas ensemble. J’essaye de faire dialoguer des éléments qui sont des éléments visuels abstraits ou figuratifs. L’assemblage vient par la suite, il n’est jamais figé. Tous les éléments sont interchangeables.

Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait d’assembler des éléments les uns avec les autres?

Ce que j’apprécie, c’est qu’on est dans l’idée du récit. L’assemblage permet de créer des intervalles. Le spectateur génère sa propre image à partir de l’ensemble des images que je lui propose. Dans son Hôtel Mnemosyne, l’historien de l’art Aby Warburg dit que son atlas est composé d’affinités visuelles composées pour créer une iconologie de ce qu’il y’a entre les images. C’est tout à fait représentatif de mon travail.

Elisa Brevet

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