One way or another – Debbie Harry, Atomic Blondie

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« C’était comme voir une fillette sous la caméra de Roger Vadim. Une espèce de Barbarella sous acide (…) Y a-t-il eu le moindre groupe américain de pop correct depuis Blondie? » Les propos élogieux sont du vieil Iggy. Survivant comme Debbie Harry du rock et de tous ses excès. Mais qui était vraiment cette incarnation du cool, cette Greta Garbo pop, cette icône controversée de la scène punk? C’est ce que retrace avec pas mal de style le documentaire de Pascal Forneri ( Gainsbourg l’homme qui aimait les femmes, Les Années Soul Train, SLC Salut Les Copains…). Raconté par Mélanie Doutey, avec un tas d’images d’archives, un paquet d’interviews d’époque et des séquences en dessin animé (les illustrations originales de Jacob Phillips), Atomic Blondie survole en 52 minutes la carrière d’une Barbie trash qui s’est jouée des modes et a traversé les époques. Le parcours fut pour le moins chaotique. Fruit d’une relation extra-maritale, née à Miami le 1er juillet 1945 de parents inconnus, Angela Tremble grandit à Hawtorne dans le New Jersey et le confort d’une banlieue standardisée. Adoptée par les propriétaires d’une boutique de cadeaux, la jeune femme s’ennuie ferme et déménage dès 1965 pour le Greenwich Village. À l’époque, New York est une ville dangereuse pour les innocents et Debbie passe à deux doigts de se faire enlever par le serial killer Ted Bundy. Débuts dans un groupe folk (The Wind in the Willows), trio féminin sans lendemain (The Stilletos)… Inspirée par de nombreuses actrices dont Marilyn Monroe, la Bunny girl devra attendre son petit ami le guitariste Chris Stein et la création de Blondie pour rencontrer le succès. Mélodies pop, énergie punk… Du CBGB au Max’s Kansas City, Debbie Harry et Blondie inventent la powerpop. Les garçons sont amoureux d’elle. Les filles veulent lui ressembler. Sa personnalité séduit. Sa liberté aussi… De ses accointances avec la scène rap ( Rapture est la première chanson qui en contient à culminer en tête des charts américains) à Call me, son plus grand tube, fabriqué avec Giorgio Moroder, en passant par le cinéma ( Videodrome de David Cronenberg, Hairspray de John Waters), le virage solo, la drogue et l’oubli, Forneri raconte la suffragette du girl power, la première pin-up rock star. Debbie, Debbie… ?

Documentaire de Pascal Forneri.

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