Les années collège

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Anton Newcombe, Bertrand Belin, Peter Hook… Les Limiñanas sortent la grosse artillerie et racontent une épiphanie rock au début des années 80.

« Shadow People »

Les Limiñanas sont un peu les Bonnie and Clyde du rock psychédélique à la française. Pas de braquage avec le gang de Perpignan mais des singles qui claquent comme des coups de fusil. Puis un côté Gainsbourg aussi. Les Limiñanas, c’est à la fois le Velvet, les Nuggets, Morricone, le kraut et les yéyés… Sans doute ce qui leur a permis de s’imposer à l’international et de taper dans l’oreille de Geoff Travis (boss de Rough Trade), du producteur Andrew Weatherall ou encore de Primal Scream… Cinquième album du duo, sixième même si l’on compte sa collaboration avec Pascal Comelade et leur Traité de guitarres triolectiques, Shadow People dispose d’un casting de choix. C’est que les Limiñanas ont embauché quelques complices. À commencer par Bertrand Belin. « J’ai une amie Vicky, son vrai nom est Suzie. On l’appelle Su, je l’appelle Vi. » La voix du dandy de Quiberon fait des merveilles sur Dimanche, tube urbain qui sent la cavale et rappelle Gainsbarre… Dans la planque, rayon français, il y a aussi Emmanuelle Seigner. En 2007, la femme de Roman Polanski avait sorti un formidable album, velvetien en diable, avec Ultra Orange. Ici, elle donne de la voix sur le morceau qui partage son nom avec le disque. Une pop song répétitive au psychédélisme vénéneux.

Les années collège

Vieux cons, les Limiñanas? Connaisseurs et esthètes plutôt. Lionel (guitare/basse) et sa femme Marie (batterie, percus) aiment scénariser leurs disques. Album initiatique, Shadow People raconte ainsi la vie d’un adolescent qui débarque au lycée et se construit en découvrant le rock au début des années 80. « Il y a des mods, des punks et une jolie rockabilly. Au milieu de tout ça, je me suis senti chez moi. Je ne serai plus la tête de Turc de qui que ce soit. » (Le Premier Jour).

Il avait déjà donné un coup de main sur un titre ( Garden of Love) de Malamore. Peter Hook file cette fois un côté plus New Orderien que Joy Divisionesque à The Gift. Shadow People l’album a été enregistré avec Anton Newcombe du Brian Jonestown Massacre. Apparemment bien plus gérable que le cinglé/défoncé portraituré dans Dig!, Newcombe les a alpagués via les réseaux sociaux. Il les a ensuite invités dans son home studio berlinois et a embarqué son ingé son Andrea Wright (Pale Fountains, Echo & The Bunnymen, Black Sabbath). Anton, avec qui ils avaient déjà repris les Kinks, ne figure pas qu’à la production. Il chante aussi le drogué Istanbul Is Sleepy. Des ambiances de western ( De la part des copains), des aboiements pour Trois Bancs (un petit hommage à Iggy sans doute)… Pas encore poursuivis par le FBI, les Limiñanas nous emmènent dans leur petit coin d’Amérique. Fugue rock’n’roll, road-trip en musique, Shadow People est taillé pour consacrer les Perpignanais. Ils ne l’ont pas volé.

Limiñanas

Distribué par News.

8

Le 10/03 à l’Aéronef (Lille).

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