Le pataquès du Grand Prix

Manu Larcenet

L’une des sensations du festival d’Angoulême a toujours été, dès son ouverture, l’annonce de son Grand Prix -un auteur salué pour l’ensemble de son oeuvre et son empreinte sur le métier, Franquin le premier-, longtemps élu par le collège des Grand Prix précédents, mais depuis trois ans élu directement par ses pairs, et en deux tours, via un vote par Internet. Une méthode qui a considérablement changé la donne, faisant de Hermann et Cosey les deux derniers Grand Prix en date. Lequel donne droit, l’année suivante, à une grande rétrospective et une visibilité maximum. Or cette année, les choses s’annoncent plus délicates: au moment d’écrire ces lignes, le résultat du premier tour de vote devait être connu, sauf que patatras; deux des trois nominés ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils n’en voudraient pas! Ainsi Larcenet, plébiscité mais qui avait lui-même demandé, et à plusieurs reprises, qu’on ne le nomme pas. Les organisateurs, sauf contrordre des intéressés, vont donc devoir sélectionner les… 4e et 5e gagnants du premier tour. Qui seront annoncés après contrôle d’huissier. Restera alors aux auteurs à re-choisir, cette fois parmi trois noms. On plaint déjà celui qui sortira gagnant de cette élection biaisée. Parmi les noms les plus fréquemment cités, on trouve Andréas, Chris Ware, Posy Simmonds, Rosinski ou même Van Hamme -mais jamais un pur scénariste n’a remporté le Grand Prix. Florence Cestac reste, elle, à ce jour, la seule femme victorieuse, hors prix spéciaux.

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