Film Noir Collection

Little Caesar

MOINS DE 50 EUROS

Au tournant des années 30, la Warner devait se lancer dans un cycle de films de gangsters ancrés dans la réalité sociale de l’Amérique, le genre trouvant dans ces productions sèches -les budgets étaient serrés- et teigneuses à souhait ses codes en même temps que ses lettres de noblesse. Réunis sous l’appellation Film Noir Collection, six titres emblématiques viennent rappeler qu’en la matière, on n’a guère fait mieux depuis -et Martin Scorsese souligne en bonus l’impact qu’eut sur lui The Public Enemy, réalisé par William Wellman en 1931. Soit l’un des deux films, aux côtés de Little Caesar, tourné un an plus tôt par Mervyn LeRoy, qui devaient annoncer la couleur -noir d’encre. La trame en est relativement voisine, documentant, dans un monde corrompu, l’irrésistible ascension d’un gangster sans états d’âme dont la chute est toutefois programmée. Non contents d’établir la grammaire du genre, ces films en imposent aussi deux stars incontestées, Edward G. Robinson et James Cagney, durs parmi les durs, et la scène de L’Ennemi public où le second écrase un demi-pamplemousse sur le visage de Mae Clarke reste insurpassable en termes de brutalité pure.

Film Noir Collection

Les autres films proposés ne leur rendent guère en qualité: huis clos insolite se déroulant dans un rade du désert, The Petrified Forest (Archie Mayo, 1936) réorienta avantageusement la carrière d’Humphrey Bogart. Inscrits dans un environnement délétère et violent, Angels with Dirty Faces (Michael Curtiz, 1938) et The Roaring Twenties (Raoul Walsh, 1939) imposent à James Cagney, gangster qu’idolâtrent de jeunes délinquants dans l’un, vétéran devenu trafiquant faute de réinsertion possible dans l’autre, une rédemption, fût-elle ambivalente -les censures diverses avaient porté leurs effets. Qu’à cela ne tienne, White Heat, tourné dix ans plus tard par le même Walsh, verra Cagney renouer avec un rôle de pur psychopathe, vouant à sa mère un amour maladif, et que sa folie conduira à un final paroxystique justifiant le titre français L’Enfer est à lui. Imparable.

Distribué par Warner. Prix: environ 35 euros.

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