Critique

Stranger Things: The Game, promo mais pas trop

© BonusXP/Netflix
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

La saison 2 de Stranger Things invoque le Zelda de la Super Nintendo pour faire sa promo. Gratuit, le jeu prolonge avec talent la nostalgia ultra de la série.

La première saison de Stranger Things s’ouvrait sur une partie de jeu de rôle papier, dans une cave. Sa suite voue un culte au gaming. Asteroids et Galaga clignotent ainsi dans les allées de The Palace, salle d’arcade clef de la série. Ses kids s’y défient sur Dig Dug et Dragon’s Lair. Mieux, Quest for the Space Knife y joue aux fausses bornes pour un clin d’oeil au groupe synth wave du chef déco de la production Netflix. Plus tard, Will, le garçon possédé, doit jeter son Atari VCS à la brocante. Ce sacrifice ne risque pas d’arriver aux frères Duffer. Avec Stranger Things: The Game, le duo de réalisateurs embrasse ainsi le rétrogaming pour faire la pub de sa deuxième saison.

Des voitures aux talkies-walkies, les anachronismes de la série plantée en 1984 ont fait l’objet d’une foule de commentaires. L’adaptation ludique et gratuite de Stranger Things alimentera la machine à médire. L’approche esthétique 16 bits de ce jeu d’action/aventure se projette en effet à l’époque de la Super Nintendo, au milieu des années 90. Impossible toutefois de pinailler. Commissariat, forêt, monde à l’envers, couloirs d’école… Explorer une version soigneusement pixélisée des décors iconiques de la série réjouit.

Shérif, fais-moi peur

Loin des snack gamesauxquels BonusXP (son créateur) est habitué, le prolongement gaming de Stranger Things tend des ressorts ludiques denses. Les énigmes et bastons de Zelda période 2D y coulent comme une source d’inspiration. Sans spoilers, ce bel objet néo-rétro se glisse dans les bottes de Jim Hopper, shérif à la recherche des enfants disparus de la ville d’Hawkins. Le flic barbu et bourru s’y déplace rapidement et balance des coups de poing puissants sur des plombiers et autres hiboux possédés. Mais sa force physique ne suffit pas à boucler l’aventure.

Stranger Things: The Game, promo mais pas trop

Malin, le jeu débloque ainsi huit personnages clefs de la série au fil de sa progression. Chacun cache un pouvoir particulier. Désarmant des boucliers d’agents fédéraux, la batte de Nancy détruit également des troncs d’arbres et murets bloquant le passage. Lucas, le kid black, tend son lance-pierre pour toucher des adversaires à distance ou activer des interrupteurs inatteignables. On bascule sans cesse entre ces protagonistes pour battre des boss et résoudre des petites énigmes. La formule crépite. Pousser un ours à défoncer un arbre qui barre le chemin demande par exemple de faire tomber une ruche d’abeilles et de désactiver des pièges à loups, dans un ordre précis.

Moins joyeux que via une manette, le gameplay sur écran tactile s’en tire avec les honneurs lors des bastons. Impossible de déplacer son personnage en direct. La carte du point & click est invoquée et, face à plusieurs adversaires, se mettre à couvert évite le game over. L’approche est imparfaite et parfois frustrante, la faute à des checkpoints pénalisants. Mais avec une durée de vie dépassant la quinzaine d’heures, Stranger Things: The Game réussit un exploit. Celui de transcender son statut d’objet marketing.

Édité et développé par BonusXP / Netflix, âge: 12+, disponible gratuitement sur Android et iOS. ***(*)

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