Dans le gigantesque hall du ARoS, ce musée d’art contemporain dont l’architecture s’inspire directement de l’oeuvre de Dante LaDivine Comédie (les escaliers représentent le lien entre le Paradis et l’Enfer, l’Enfer étant l’étage le plus bas, la Chambre 9, tandis que l’arc lumineux symbolise le Paradis), flotte Valkyrie Ran. Une impressionnante installation textile de Joana Vasconcelos. Dans la mythologie nordique, les Valkyries étaient des vierges guerrières aux pouvoirs surnaturels qui décidaient quels combattants pourraient vivre et mourir durant la bataille. Jusqu’au 10 septembre, le musée accueille The Garden, une exposition sur le jardin qui s’intéresse à son passé. Là où le centre ville et le port se pencheront du 3 juin au 30 juillet sur son présent et son futur. Versailles, Central Park… on se promène de photos en peintures, de sculptures en installations, dans le jardin français, designé, ou anglais. On s’extasie devant du Renoir, du Gauguin, du Magritte. Le jardin se fait paradisiaque, intime, paradis perdu… Après Mons et Plzen en 2015, Wroclaw et Saint-Sébastien en 2016, Aarhus est en 2017 avec Paphos, sur la côte occidentale de Chypre, la capitale européenne de la culture. Cinéma, musique, arts plastiques, littérature, gastronomie… la programmation en ville est fourmillante. Les Little Rebellions y amèneront en août et septembre performances, art happenings et événement inattendus dans les rues, les parcs et les caves. Anohni (anciennement Antony) Hegarty est même artiste en résidence. Il enregistre avec le Aarhus Symphony Orchestra et présente tout au long de l’année diverses expos.

Désenchantée

Si Aarhus, surnommée « la plus petite ville des grandes villes du monde » essaime pour l’occasion dans 18 municipalités de la région, le ARoS, qui reste quand même l’un de ses fers de lance, accueille parallèlement l’exposition No Man is Island (à voir jusqu’au 3 septembre). Brexit, Panama Papers, changement climatique, terreur… L’expo qui ne fait apparemment pas partie du programme officiel de Aarhus 2017 questionne le désenchantement d’une Europe en mouvement. Entre le Boy de Ron Mueck, une sculpture hyperréaliste de 5 mètres représentant un enfant, une liste interminable de banques déclarées en faillite, une Lamborghini noire offerte aux griffes des visiteurs et l’interpellant Fucked Couple de Tony Matelli (un homme et une femme mutilés mais debout) qui symbolise la capacité de l’homme et de l’amour à survivre à l’adversité, des pancartes de mendiants glanées aux quatre coins de l’Europe trônent au mur encadrées: « Une petite pièce pour manger« , « Need money for clothes and haircut to look for a job« … Parlant dans le contexte actuel. Et forcément moins rigolo que la compétition de Lego prévue ces 27 et 28 mai. Comme on dit chez Stimorol, mâchez danois…

J.B.

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