Les jours de la merlette et autres histoires

DE MANUELE FIOR, ÉDITIONS ICI MÊME, 96 PAGES.

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Dans la carrière d’un auteur vient toujours le moment où l’on édite les courts récits parus de-ci de-là, histoire de les rendre accessibles. En littérature, ce sont généralement des oeuvres de jeunesse que l’auteur aurait sans doute voulu oublier. En BD, pas forcément. Dans le cas de Manuele Fior, ces récits s’étalent sur une période de huit ans et ont été publiés pour certains dans des quotidiens et magazines italiens. Les voici donc traduits et compilés. D’emblée, on se rend compte que le format « nouvelle » n’est pas le terrain de prédilection de l’auteur italien. On a parfois l’impression de lire une tranche de vie sans début ni fin. Ceci ne concerne heureusement que quelques nouvelles, et les plus courtes. Pour les autres, elles sont plutôt sympathiques, à l’instar de celle de ce prof de lettres mal aimé, parti en voyage scolaire à Paris, de l’enfant perdu dans Berlin dont le père désespéré maudit et encense à la fois la rigueur germanique, ou de l’histoire de la mine de marbre qui fait écho à L’Entrevue, album du même auteur paru chez Futuropolis. Par contre, quel graphisme! Manuele Fior développe pour presque chaque récit un trait particulier soit à la plume, soit en couleur directe, tantôt réaliste, tantôt caricatural. C’est là le véritable intérêt de l’ouvrage mais cela reste un album pour les compulsifs de son oeuvre.

C.B.

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