Ramdam Festival, dix jours de cinéma pour déranger

Noces, de Stephan Streker © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Avec une quarantaine de films allant du dernier Nabil Ben Yadir, présenté en ouverture, au formidable Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan, le Ramdam Festival déballe sa septième édition.

Voilà une demi-douzaine d’années maintenant que le Ramdam se fait fort de célébrer le cinéma qui dérange, proposition qui a valu au public du Tournaisis (et au-delà) de découvrir en primeur des films tels The Housemaid et L’Ivresse de l’argent, de Im Sang-soo, Margin Call, de J.C. Chandor, The Act of Killing et The Look of Silence, de Joshua Oppenheimer, Les Nouveaux Sauvages, de Damián Szifron, Demain, de Mélanie Laurent et Cyril Dion, ou encore James White, de Josh Mond -l’on en passe, de plus nombreux et non moins intéressants.

Ramdams de l’année

Pour cette septième édition, la manifestation, qui vise le cap des 20 000 spectateurs, ne déroge pas à sa ligne de conduite, entendant bousculer les a priori, remuer les consciences, voire faire bouger les lignes, une quarantaine de films, mais aussi diverses expositions (le photographe anversois Marc Lagrange notamment) à l’appui. S’ouvrant sur un week-end dévolu aux courts métrages, en décentralisation athoise, le festival enchaîne avec Dode Hoek, le nouveau film de Nabil Ben Yadir, le réalisateur des Barons, présenté en ouverture en avant-première mondiale. D’autres cinéastes belges suivront, et notamment Stephan Streker (Le monde nous appartient), pour des Noces fort attendues, Jérôme Le Maire (Le Grand’Tour) avec le documentaire Burning Out, ou Fien Troch, Joachim Lafosse et Felix van Groeningen, Ramdams de l’année pour, respectivement, Home, L’Economie du couple et Belgica.

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Généreusement doté, le volet fictions de la programmation s’annonce on ne peut plus prometteur, avec notamment ce qui est peut-être d’ores et déjà le film de l’année, à savoir Manchester by the Sea, l’étincelant mélodrame de Kenneth Lonergan, (M)uchenik, de Kirill Serebrennikov, remarqué en section Un certain regard à Cannes en mai dernier, 3 000 Nuits, de la cinéaste palestinienne Mai Masri, Orpheline, d’Arnaud des Pallières, récemment primé à Namur, La Región Salvaje, du cinéaste mexicain Amat Escalante, Prix de la mise en scène à Venise, Miss Sloane, de John Madden, où l’on guettera tout particulièrement Jessica Chastain en lobbyiste aux crocs acérés, Heartstone, de l’Islandais Gudmundur Arnar Gudmunsson, un premier long métrage inscrit dans une nature d’une sauvage beauté (lire ci-dessous), ou encore ce qui s’annonce comme l’ovni de la sélection, Prevenge, de la Britannique Alice Lowe, histoire d’une femme enceinte qui, sur les conseils de son foetus, décide de se débarrasser de quiconque se met en travers de son chemin -on demande à voir. Rayon documentaires, on pointera tout particulièrement Mapplethorpe: Look at the Pictures, de Fenton Bailey et Randy Barbato, Dernières nouvelles du cosmos, le nouveau film de Julie Bertuccelli (L’Arbre), ou encore le remarquable Zero Days, d’Alex Gibney, dont le regard sur la cyberguerre avait secoué la dernière Berlinale.

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Si le volet rétrospective de la manifestation passe malheureusement à la trappe, le Ramdam 2017 fait par contre la part belle aux kids, leur destinant trois films d’animation, La Jeune Fille sans mains, de Sébastien Laudenbach, La Tortue rouge, de Michael Dudok de Wit et Ma Vie de Courgette, de Claude Barras, tant il est vrai qu’il n’est jamais trop tôt pour commencer à regarder le monde différemment…

À TOURNAI ET ATH, DU 14 AU 24/01. WWW.RAMDAMFESTIVAL.BE

3 questions à Gudmundur Arnar Gudmunsson, réalisateur de Heartstone

« Sans doute pas le film le plus dérangeant de cette septième édition », de l’aveu même des organisateurs, Heartstone, le premier long métrage du réalisateur islandais Gudmundur Arnar Gudmunsson, n’en est pas moins une franche réussite, racontant le délicat passage à l’âge adulte de deux adolescents vivant dans un village perdu dans une nature sauvage. Il nous en parlait lors de la dernière Mostra de Venise.

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1. On dit souvent qu’un premier film recèle une part d’autobiographie. Qu’en est-il pour vous?

Les fondements sont basés sur ma propre expérience, mais l’intrigue est fictive. J’ai grandi à Reykjavik, avant de déménager pour quelques années dans une petite ville dont le cadre m’a inspiré. Mais le film a eu sa vie propre: en cours d’écriture, les personnages ont pris le dessus, et c’est devenu une histoire d’adolescence à portée universelle.

2. Pourquoi un récit initiatique?

Parce que ce sont les années où j’ai traversé les périodes les plus dramatiques de ma vie et connu le plus de changements. Enfant, j’avais toujours l’impression d’être un observateur: j’avais le sentiment que les adultes ne comprenaient pas notre monde et j’espérais, quelque part, pouvoir le leur montrer. Quand un enfant parle d’une brute lui tapant dessus, c’est une question de vie ou de mort à ses yeux, alors que pour un adulte, ça n’a rien de sérieux. Je n’ai jamais eu l’impression qu’ils nous comprenaient, pas plus qu’ils ne respectaient notre monde.

3. Dans quelle mesure votre expérience de la nature a-t-elle influencé votre approche du cinéma?

Difficile à dire, c’est quelque chose qui est en moi. La nature a toujours occupé une place importante pour moi et m’a aidé à composer avec mes émotions et à relativiser. J’aime connecter une émotion avec un environnement naturel. Parfois, on peut la transmettre plus facilement en privilégiant une approche visuelle plutôt qu’en se concentrant systématiquement sur les personnages…

HEARTSTONE, LES 19, 20 ET 22/01.

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