Daho par Daho

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 » J’ai fait ce métier parce qu’autrement je me serais flingué. » Voilà quelques mots, prononcés en ouverture de ce documentaire, qui resplendissent tout du long comme une lumineuse évidence.  » Ma tête, mon corps sont fabriqués pour le boulot que je fais. » Voilà qui donne le ton. De son enfance brouillée par la tragédie algérienne à ses premières amours, Léo Ferré, Brigitte Fontaine, le Velvet, le Londres du Pink Floyd de Syd Barrett et le timbre de Chet Baker en particulier, ce cri silencieux qui sera sa marque de fabrique, Étienne Daho, 40 ans de carrière, éternelle jeunesse, se livre comma rarement dans cette biographie commentée en forme d’hommage. Humble et affable, le chanteur retrace les grandes lignes de sa carrière avec une sincérité désarmante. Convaincu que l’on se forge sur ses déséquilibres comme sur ses manques, l’homme ne se dérobe pas aux souvenirs plus contrastés des fiestas et glissades en tous genres, de la perte tant des repères que de l’envie de vivre face à la culpabilité et l’inconfort du succès, cette dahomania dont la soudaineté n’eut d’égale que l’écrasante voracité. Plutôt qu’indéfiniment  » tremper sa plume dans ses névroses« , ou d’endosser coûte que coûte l’infroissable costume du jeune premier, Daho s’accepte en tant qu’artiste et surtout en tant qu’homme et le martèle élégamment: l’essentiel est de trouver sa place.

Documentaire de Sylvain Bergère.

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