Jessica Pratt

« Quiet Signs »

Opening Night. Une introduction au piano d’où s’exfiltre à peine, au loin, la voix d’un fantôme. Un hommage à la performance de Gena Rowlands en comédienne de théâtre bouleversée par la mort d’une fan hystérique dans le film du même nom réalisé par son mari John Cassavetes. As the World Turns, Jessica Pratt invite à passer la porte d’entrée d’un de ces clubs folk du Greenwich Village au début des années 60. Karen Dalton vient de terminer de chanter. Tim Hardin et Bob Dylan boivent un verre au bar… L’illusion est presque parfaite. Presque parce que Jessica Pratt est née en 1987. C’est d’ailleurs Tim « White Fence » Presley (elle a été la coloc de son frère pendant trois ans) qui a sorti son premier album en 2012. Quiet Signs est le troisième, le premier entièrement mis en boîte dans un studio professionnel, mais n’entache en rien le sentiment d’intimité, de proximité dégagé par sa voix de sirène folk. Écrit à Los Angeles et enregistré à New York, au studio Gary’s Electric (The Flaming Lips, Endless Boogie, Yeasayer…), Quiet Signs a été coproduit par Al Carlson (St. Vincent, Ducktails…) également présent à la flûte, à l’orgue et au piano. Joliment mais discrètement arrangées, ces chansons douces flirtent avec Vashti Bunyan, Joanna Newsom, Joni Mitchell, Joan Baez… This Time Around a un côté Kings of Convenience au féminin. Aeroplane de petites allures de Nick Drake… Dans la nuée de folkeurs et de folkeuses qui ne cessent de s’agglutiner dans les magasins de disques et sur les sites de streaming, Jessica Pratt est l’une des rares de nos jours à conjuguer la magie du passé à l’âme et à la personnalité. Une petite merveille de délicatesse à s’écouter quand tout le monde est couché.

Distribué par City Slang/Konkurrent.

8

Le 29/03 à De Zwerver (Leffinge).

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