Nous ne sommes pas de mauvaises filles

Entre la vie et le néant, bardée de tubes et de fils après une troisième tentative de suicide, une mère revient lentement du royaume des morts. À son chevet, Maud, l’aînée de ses deux filles, ne lâche pas le fil de vie maternel qui d’ailleurs la retient: symbolique cordon ombilical dont la jeune femme elle-même ne peut se défaire. Car, au travers du récit de son enfance et de son adolescence, c’est sa génitrice qu’évoque en reflet la narratrice du roman. Une femme d’une grande beauté, séductrice, prédatrice, destructrice, qui culpabilise maris, amants et filles: lesquelles, en grandissant, se métamorphosent en rivales. Une araignée qui, maintenant une toile invisible et pourtant très résistante, empêche sa progéniture de prendre son envol. D’une écriture au souffle court, analytique, le premier roman de la Belge Valérie Nimal, largement autobiographique, s’avère sans doute une sorte de catharsis pour l’autrice, qui parvient cependant à lui donner un caractère universel. Nous ne sommes pas de mauvaises filles, dernière phrase du livre, donne paradoxalement son titre au roman: adoptant, comme lui, une perspective inversée, réflexive: un miroir en effet.

de Valérie Nimal, Éditions Anne Carrière, 176 pages.

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