L’Appel

En 1957, dans l’Oregon, Richard est un gamin gauche et flottant que sa grande taille a amené à pratiquer le saut en hauteur. Mais les ciseaux, technique de prédilection de la discipline, ne lui conviennent guère: malgré les espoirs nombreux placés en lui et un entraînement acharné, il stagne à un mètre soixante-deux. Son coach Johnson et l’attentif second Smith, surnommé Le Philosophe ( « Il faut commencer par finir ») lui suggèrent alors de tenter l’enroulé ventral, mais sans succès. Au meeting de Grants Pass se produit un déclic: le jeune homme franchit la barre d’une manière novatrice, en engageant d’abord les épaules et le dos. Si tout s’est enfin aligné ce jour-là, la partie est pourtant loin d’être gagnée pour Richard: ses exploits à venir devront se faire en butant contre l’opinion publique qui n’est pas tendre avec les originaux. D’amours touchantes en bourgeon en dépassement obstiné de soi, L’Appel, roman initiatique à l’élan juste doublé d’un bel hommage aux francs-tireurs instinctifs, permet à Fanny Wallendorf (également traductrice, de Raymond Carver notamment) de laisser derrière elle l’obstacle aux allures infranchissables du premier roman. On prend le pari qu’elle transformera avec ossature et impulsion de prochains essais, pour peu qu’elle n’hésite pas à raccourcir ici ou là ses foulées.

De Fanny Wallendorf, éditions Finitude, 352 pages.

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