Le Silence du moteur

Un père, une fille sur une highway californienne. Un musicien français, installé aux États-Unis depuis sept ans, qui a lâché sa guitare pour ne pas lâcher son enfant suicidaire. Une jeune adolescente qui se taillade régulièrement en tentant d’échapper aux griffures de la vie, et sort d’un périple éreintant, de convalescences en rechutes. Alors son père, français comme elle, ex-époux d’une belle Américaine, l’embarque dans sa noble et antique voiture anglaise -une Jaguar-, et s’en va défier les lynx, les coyotes, frôler les crotales, apercevoir les aigles à tête blanche, et échouer chez un compatriote qui trône -sans la diriger- sur une communauté d’éphèbes bronzés et de beautés californiennes… Rédigé à la première personne -celle qui conduit-, le roman d’Olivier Lebé (qui fut musicien et compositeur avant de se lancer dans l’écriture), raconte une Amérique du vide sous le clinquant, de l’abîme du Grand Canyon, de sa part d’ombre sous le soleil implacable. L’aventure d’un père cinquantenaire aussi, qui voit l’astre noir de sa fille reprendre des couleurs et finir par irradier de sa propre lumière. Dans cette contemplation de la vie et rien d’autre, l’auteur, qui accompagne son trajet de musiques, a des « airs » d’un Brest Easton Ellis, dont les personnages fantômes auraient soudain une épaisseur… et un avenir.

d’Olivier Lebé, Allary éditions, 171 pages.

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