Anatomie de l’horreur

Quand un maître parle et dévoile ses secrets, on l’écoute. Et quand il s’agit du maître de l’horreur himself qui expose les influences, les racines et les mécaniques de son art, on l’écoute même deux fois. L’essai très subjectif Anatomie de l’horreur a été initialement écrit par Stephen King en 1981. En voici une version augmentée, et jouissant d’une solide mise à jour, dont une nouvelle traduction et de nouvelles et innombrables notes précisant, complétant et clarifiant les pensées, souvenirs et références de celui qui signe aussi parfois ses livres sous le nom de Richard Bachman. Il y est particulièrement bavard sur l’art de la terreur, qu’il prenne la forme de films, de livres, de séries télés ou même de feuilletons radiophoniques -un média que King considère comme supérieur, dans le genre, à la littérature. La somme est parfois un peu foutraque mais passionnante, sur les 1001 manières de faire peur -manières qui règnent sur les divertissements de masse depuis bien plus longtemps que son premier livre Carrie, publié en 1974. King autopsie les archétypes ancestraux (vampire, loup-garou), décortique les films d’horreur fondateurs des années 50 (dont Les soucoupes volantes attaquent, son premier choc), analyse dans le détail ses dix romans incontournables ( Rosemary’s Baby, L’Invasion des profanateurs, L’homme qui rétrécit…), écrit tout le mal qu’il pense des productions télé, Twilight Zone excepté, mais surtout relie à chaque fois le tout à l’Histoire américaine. L’horreur en fiction devient alors un formidable miroir de l’Amérique, moins déformant qu’il n’y paraît.

de Stephen King, Éditions Albin Michel, traduit de l’anglais (USA) par Jean-Daniel Brèque, 620 pages.

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