L’Habitude des bêtes

Plus proche par la taille de la nouvelle que du roman ,L’Habitude des bêtes nous offre quelques tranches de vie souvent désavouées par notre société consumériste et effrénée dans la nature à la fois rude, indomptée et généreuse du Parc national de Saguenay au Québec.  » Benoît Lévesque avait été heureux, comblé et odieux… en vieillissant, il s’en est rendu compte, mais il était trop tard. » Lévesque a tout réussi et tout raté. Sa prise de conscience tardive réside dans l’acceptation inopinée d’un cadeau, un chien nommé Dan. Il revend alors son cabinet de dentiste, abandonne sa maison, quitte Montréal et rejoint son chalet isolé au bord du lac. Là, la vie n’est plus que balades, siestes, musique et petits travaux manuels. Le climat y est rigoureux, l’isolement total et la susceptibilité des villageois exacerbée. La Québécoise Lise Tremblay choisit comme point de vue l’analyse d’une méditation sur l’existence. Avec beaucoup d’humilité, elle observe le comportement interpellant des personnages: Mina, une vieille dame venue s’éteindre sereinement loin de l’acharnement médical des grands hôpitaux, ou Rémy, l’homme à tout faire fruste qui « sait » tout mais se tait. Ce court roman puise son intérêt dans leur quotidien étriqué, leur vie dépouillée de tout superflu, le retour à la nature. Une pause apaisante quand survient le crépuscule de la vie.

de Lise Tremblay, Éditions Delcourt, 126 pages.

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