Libye, anatomie d’un crime

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La guerre autorise toutes les barbaries. Depuis toujours, le viol y est ainsi considéré comme inéluctable. Un dérapage inévitable. Un à-côté des combats, une fatalité. Il est même devenu ces 30 dernières années une stratégie, une arme de destruction massive. Bosnie, Rwanda, Congo, Syrie… Les femmes et les enfants sont la plupart du temps en première ligne de ces ignobles traitements. Mais en Libye, ce sont les hommes. Le tabou est si puissant qu’il force le silence et plonge une nation entière dans le déni… Exilés libyens en Tunisie, Ramadan et Imed essaient dans la clandestinité de recueillir les preuves de la barbarie et de la porter devant les tribunaux internationaux. Si Ramadan est procureur, Imed, lui, est un militant. Menacé de mort, il ne dort jamais au même endroit mais tient coûte que coûte à amener la question sur la place publique. Le documentaire de Cécile Allegra raconte le difficile et douloureux travail d’enquête, ces hommes violés avec des bâtons et des fusils puis relâchés souillés, les actes honteux et institutionnalisés commis par des milices, des gens du ministère de la Défense, de l’Intérieur… À travers des récits insoutenables, il dénonce la soumission et l’humiliation physique pour la vie. Cette  » arme invisible qui n’apparaît que si la victime parle » ( » tant que les dossiers de viol restent vides, le crime n’existe pas« ) et ces corps devenus le terrain de la guerre. Glaçant.

Libye, anatomie d'un crime
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Documentaire de Cécile Allegra.

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