Exploded View

« Obey »

Monté après une tournée mexicaine avec les musiciens qui lui avaient alors servi de backing band, Exploded View est emmené par Annika Henderson, ancienne journaliste germano-britannique reconvertie en chanteuse froide et magnétique. Révélée par un album solo surtout constitué de reprises (Bob Dylan, Ray Davies, Yoko Ono…), fabriqué avec Geoff Barrow de Portishead et ses potes de Beak>, Annika est partie enregistrer le deuxième album d’Exploded View dans le studio de ses comparses Hugo Quezada et Martin Thulin, à Mexico City. Si la blonde glacée qui aime tant varier les plaisirs (elle a collaboré avec Michael Rother de Neu!, le producteur Shackleton, Dave Clarke, T.Raumschmiere ou encore Yann Tiersen) a remis le couvert avec ses compagnons de route, Exploded View a changé. Déjà, il a délaissé le son sauvage et primitif de ses débuts (le guitariste Amon Melgarejo s’en est allé) pour se laisser aller à des univers toujours minimalistes mais plus élaborés. Berceuse inquiétante ( Lullaby), nappes électroniques aquatiques ( Open Road) mais aussi beats plus agressifs ( Dark Stains)… Obey plonge tantôt dans les limbes d’une dream pop inquiétante, tantôt, plus rarement, dans les caves d’un club berlinois, toujours aspiré par le timbre lointain et fantomatique d’Annika. Sensible et brutal, oppressant et flottant, toujours cependant incroyablement captivant, Exploded View s’est étoffé, a pris de l’épaisseur et signe un disque mystérieux et hanté. Sleepers a l’ambiance d’un titre des Horrors. Letting Go of Childhood Dreams avec son côté futuro-bucolique fait presque penser à une Vashti Bunyan moderne. Là où avec Raven Raven, Come On Honey et Rant, Obey a le final poisseux. Passionnant, passé le déroutement.

Distribué par Sacred Bones/Konkurrent.

8

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